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Gaza : le Conseil de sécurité adopte sa première résolution pour un « cessez-le-feu », les États-Unis s’abstiennent

Cette résolution « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan », qui a déjà commencé il y a deux semaines, devant « mener à un cessez-le-feu durable » et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». La France demande de son côté un cessez-le-feu « permanent » dès la fin du ramadan.

Après plus de cinq mois de guerre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi sa première résolution exigeant un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza, un appel bloqué plusieurs fois par les États-Unis qui se sont cette fois abstenus.

La résolution adoptée par 14 voix pour, et une abstention, « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan », qui a déjà commencé il y a deux semaines, devant « mener à un cessez-le-feu durable » et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». Un cessez-le-feu peut commencer « immédiatement » dès la libération d’un premier otage, a annoncé l’ambassadrice américaine dans la foulée de cette adoption.

« La solution des deux États, la seule à même de garantir la paix » selon la France

Israël n’a pas tardé à réagir à l’adoption de cette résolution. L’État hébreu estime que l’abstention des États-Unis, son allié historique, « nuit aux efforts de guerre pour libérer les otages » aux mains du Hamas. Benjamin Netanyahou a décidé de retenir une délégation israélienne qui devait se rendre aux États-Unis, qui se disent « très déçus ».

La France, elle, a demandé via son ambassadeur à l’ONU un « cessez-le-feu permanent » après le ramadan. Pour Nicolas de Rivière, le Conseil devra « œuvrer au relèvement et à la stabilisation de Gaza, enfin et surtout le Conseil aura à remettre un processus politique sur les rails visant à l’établissement de la solution des deux États, la seule à même de garantir la paix », a-t-il ajouté, précisant que la France prépare une résolution du Conseil à cet égard.

« Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités »

Ce vote « doit être un tournant » dans le conflit, a plaidé l’ambassadeur palestinien, tandis que le Hamas a assuré sa « volonté d’engager un processus d’échange de prisonniers immédiatement », tout en saluant la résolution adoptée par le Conseil.

« Depuis cinq mois, le peuple palestinien souffre terriblement. Ce bain de sang a continué trop longtemps. C’est notre obligation d’y mettre un terme. Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités », s’est félicité l’ambassadeur algérien Amar Bendjama, même si les résolutions du Conseil, contraignantes, sont régulièrement ignorées par les Etats concernés.

Contrairement au texte américain rejeté vendredi par des vetos russe et chinois, il ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des États-Unis et de l’Egypte, même s’il « reconnait » l’existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d’un échange d’otages et de prisonniers palestiniens.

Vendredi, la Russie et la Chine avaient mis leur veto à un projet de résolution américaine soulignant la « nécessité » d’un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza en lien avec les négociations pour la libération des otages capturés lors de l’attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

Certains observateurs y avaient vu une évolution substantielle de la position de Washington, sous pression pour limiter son soutien à Israël alors que l’offensive israélienne a fait plus de 32 000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les États-Unis s’étaient en effet jusqu’alors systématiquement opposés au terme « cessez-le-feu » dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens.

Source : leparisien.fr