Flottille pour Gaza : vives réactions après l’arraisonnement de 13 bateaux par Israël
Malgré l’interception mercredi soir de 13 de ses navires par la marine israélienne, la flottille pour Gaza a annoncé jeudi poursuivre sa route vers le territoire palestinien en guerre.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé jeudi l’expulsion vers l’Europe des militants à bord des navires de la flottille Global Sumud pour Gaza, interceptés mercredi soir par la marine israélienne. Au total, 13 bateaux transportant 200 passagers ont été arrêtés au cours de la nuit. La flottille, partie d’Espagne début septembre pour briser le blocus israélien de Gaza et acheminer de l’aide humanitaire, a été interceptée en mer Méditerranée, dans les eaux internationales, déclenchant de vives réactions diplomatiques à travers le monde.
Le Hamas et Global Sumud dénoncent l’attaque
Le Hamas a condamné l’arraisonnement comme « un crime de piraterie et de terrorisme maritime contre des civils ». Dans un communiqué, le mouvement dénonce « une agression perfide et un crime de piraterie et de terrorisme maritime contre les civils » qui « s’ajoute au sombre registre des crimes de l’occupation ». Le Hamas appelle « tous les défenseurs de la liberté dans le monde » à dénoncer cette agression.
La Global Sumud a de son côté indiqué travaillé « sans relâche pour retrouver tous les participants et membres d’équipage », dénonçant « une attaque illégale contre des humanitaires non armés » et appelant « les gouvernements, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales à exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord ».
LFI monte au créneau pour la libération des Français présents à bord
En France, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé Israël à « assurer la sécurité des participants, à leur garantir le droit à la protection consulaire et à permettre leur retour en France dans les meilleurs délais ». Il a rappelé qu’il est « formellement déconseillé à tout ressortissant français de se rendre dans la zone » et précisé que la France « est en lien régulier avec les autorités israéliennes pour que l’arraisonnement se déroule dans les meilleures conditions de sécurité ». La France insiste par ailleurs sur « le cessez-le-feu, la libération des otages du Hamas et l’entrée massive de l’aide humanitaire à Gaza », tout en encourageant la remise de l’aide humanitaire aux organisations présentes sur place.
Jean-Luc Mélenchon a lui vivement réagi : « Les parlementaires français et les personnes embarqués pour briser le blocus de Gaza sont enlevés dans les eaux internationales par les milices de Netanyahou. Le ministre français Barrot se comporte comme le nul qu’il est en donnant raison à Netanyahou. Il fait honte à notre pays. »
La députée Clémence Guetté a également appelé à la libération « de plusieurs centaines de civils, dont 4 députés français détenus illégalement par Israël », avant d’ajouter : « Macron doit agir pour leur libération. »
Présente à bord de la flottille, la députée européenne Rima Hassan, a fait savoir via X que son bateau avait été arrêté par l’armée israélienne. Dans une vidéo où elle apparaît avec un drapeau palestinien flottant en haut d’un mât, elle a affirmé : « On ne lâchera rien jusqu’aux dernières secondes de liberté. »
De Brasília à Ankara, les gouvernements fustigent Israël
Le Brésil a exprimé son indignation. Le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’il « déplorait l’action militaire du gouvernement israélien, qui viole les droits et met en danger l’intégrité physique de manifestants pacifiques. La responsabilité de la sécurité des personnes détenues incombe désormais à Israël. » Parmi les 15 Brésiliens à bord se trouvait la députée Luizianne Lins. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a qualifié de « génocide » la guerre déclenchée par Israël en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
En Colombie, le président Gustavo Petro a annoncé l’expulsion de la délégation diplomatique israélienne, qualifiant l’interception de « crime international » et dénonçant l’arrestation de deux citoyennes colombiennes « dans les eaux internationales ».
Enfin, le ministère turc des Affaires étrangères a accusé Israël de commettre « un acte de terrorisme ».
Source : lefigaro.fr