Techonologie

Elon Musk envisagerait de fermer X (ex-Twitter) en Europe

Plutôt que de se conformer aux exigences de l’Union européenne en termes de modération des contenus, le milliardaire pourrait rendre impossible l’usage de X sur le sol européen.

Plutôt que de se conformer à la législation européenne sur les services numériques (Digital Services Act), pourquoi ne pas simplement fermer X (ex-Twitter) en Europe ? Selon le média économique américain Business Insider, c’est une solution qu’envisagerait Elon Musk. D’après une source interne interrogée par le média américain, le patron de X se dit frustré de devoir se conformer au DSA. Le texte impose aux plateformes comme la sienne de mettre en place une modération efficace des contenus et de supprimer les fausses informations. Or, depuis le 8 octobre dernier, des images violentes et parfois trompeuses du conflit en Israël circulent en masse sur le réseau social.

La question de l’efficacité de la modération de la part de X, qui a licencié de nombreux salariés chargés de ces sujets, a donné lieu à un bras de fer entre Elon Musk et le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton. Le 11 octobre, ce dernier a envoyé une lettre aux équipes de X pour leur rappeler leurs obligations envers la nouvelle loi européenne. De son côté, Elon Musk s’est fendu de plusieurs tweets où il assure ne pas savoir de quoi parle Thierry Breton. Par la suite, la Commission européenne a ouvert une enquête formelle. Si le réseau social ne se met pas en conformité avec le DSA, elle pourrait délivrer une amende équivalente à 6% du chiffre d’affaires de l’entreprise.

En réponse, il apparaît donc qu’Elon Musk pourrait supprimer l’accès à X en Europe. C’est l’option qu’a déjà choisie Mark Zuckerberg il y a quelques mois pour son nouveau réseau social, Threads. Lancé cet été, le milliardaire a expliqué vouloir «prendre le temps d’étudier les obligations autour du DSA» avant d’ouvrir l’accès à son application aux internautes européens. Ces derniers peuvent consulter des publications sur Threads depuis son site Internet, mais ils ne peuvent pas publier ni télécharger l’application mobile.

Les européens désertent X

La décision d’Elon Musk pourrait, aussi, être motivée par l’absence de moyens humains pour respecter la législation européenne. Depuis son rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars en octobre 2022, la plupart des membres dédiés aux politiques de modération ont été licenciés. Et la quasi-totalité des douzaines de bureaux internationaux de l’entreprise ont été fermées dans plusieurs pays européens mais aussi en Australie, en Afrique, en Inde et en Corée du Sud. À l’époque du rachat déjà, Elon Musk proposait que la plateforme soit exploitée uniquement dans les pays où elle est très populaire, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon.

Si les internautes européens représentent aujourd’hui 9% des 400 millions d’utilisateurs actifs mensuels de Twitter, ils sont nombreux à déserter la plateforme. D’après les données d’Apptopia relayées par Business Insider, l’utilisation quotidienne de X par les utilisateurs européens a chuté entre 10% et 40% selon les pays au cours des trois derniers mois. Certains se tournent vers des alternatives comme BlueSky, qui a gagné 500.000 utilisateurs en un mois.

Et ce désamour pour X pourrait encore s’accélérer. Elon Musk poursuit sa refonte du réseau social et continue de prendre des décisions qui suscitent des polémiques. Actuellement, le patron de Tesla essaie, aux Philippines et en Nouvelle-Zélande, un abonnement à un dollar par an pour les nouveaux inscrits sur X. L’objectif affiché est de lutter contre les faux comptes présents sur la plateforme. Une expérimentation qui provoque l’ire de nombreux internautes, à la perspective que cette nouveauté soit ensuite généralisée à l’ensemble des utilisateurs du réseau social.

Source : lefigaro.fr