Bourita réaffirme: « Le Maroc privilégie le dialogue avec l’Espagne pour la délimitation maritime »
Alors que la question du tracé des frontières maritimes reste sensible entre Rabat et Madrid, Nasser Bourita réaffirme l’option du dialogue et du respect du droit international. Derrière cette position, se dessine une stratégie maritime ambitieuse, faisant de l’Atlantique un pilier de la vision royale pour le développement et l’intégration régionale.
Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a réaffirmé l’engagement du Maroc en faveur d’un dialogue transparent et direct avec l’Espagne concernant la délimitation des frontières maritimes, en totale conformité avec les standards et le droit international.
Ce message a été relayé par Samy Marrakchi, directeur de cabinet du ministre, lors de l’ouverture d’une conférence sur « Les pratiques internationales en matière de délimitation des espaces maritimes », organisée en partenariat avec l’Institut de droit international.
Une vision stratégique au-delà des frontières
Bourita a souligné que « posséder un littoral ne suffit pas à faire d’un pays une puissance maritime », insistant sur l’importance d’intégrer la dimension maritime dans une stratégie géopolitique globale. Cette approche, consolidée sous le règne du Roi Mohammed VI, repose sur trois principes fondamentaux : la défense de l’intégrité territoriale, le respect du droit international et le refus de toute démarche unilatérale dans le tracé des frontières
Pour le ministre, la mer ne doit pas être une ligne de séparation, mais un pont de coopération stratégique entre Rabat et Madrid.
L’économie bleue, moteur de développement
Au-delà du volet diplomatique, Bourita a insisté sur la valorisation des ressources maritimes comme levier de développement économique. Il a évoqué la montée en puissance de l’économie bleue au Maroc, illustrée par :
· Le Port Tanger Med, hub mondial de la logistique maritime
· La construction du Port Atlantique de Dakhla, infrastructure stratégique pour l’Afrique de l’Ouest
· Le développement d’un pavillon national compétitif
Des initiatives régionales ambitieuses
Le Maroc s’affirme comme un acteur clé dans la gouvernance atlantique à travers des initiatives comme le “Processus de Rabat”, qui rassemble 23 pays africains atlantiques, l’ouverture de corridors atlantiques pour les États du Sahel, conformément à la vision royale et le mégaprojet gazier Nigeria-Maroc, reliant 13 pays africains et favorisant l’intégration énergétique
Bourita a appelé à moderniser la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (Convention de Montego Bay) pour tenir compte des innovations technologiques (robotique marine, exploitation des grands fonds). Il a également souligné l’importance d’appliquer rapidement l’accord sur la biodiversité au-delà des juridictions nationales, garantissant une protection durable des écosystèmes marins.
Une souveraineté maritime construite sur des décennies
Enfin, le ministre a retracé les grandes étapes de la politique maritime marocaine depuis la création de la Marine royale en 1960, la délimitation des eaux territoriales et proclamation de la zone économique exclusive et ce qui s’en est suivi comme actualisation du cadre légal national en conformité avec les normes internationales.
En conclusion, Bourita a affirmé que la Convention de Montego Bay (Convention des Nations Unies sur le droit de la mer) doit rester un instrument évolutif, à adapter face aux défis climatiques et technologiques, tout en plaidant pour une gouvernance mondiale des océans orientée vers la paix, la sécurité et le développement partagé.
Source : h24info.ma
