Bard, le ChatGPT de Google, est (enfin) ouvert à tous… ou presque
Google vient d’annoncer l’ouverture de son chatbot Bard au grand public, dans l’espoir de contrer ChatGPT et Bing Chat. Un lancement toutefois limité au Royaume-Uni et aux États-Unis, et pour lequel il faudra s’inscrire sur liste d’attente.
Depuis l’ouverture au public de ChatGPT, les nouvelles dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) se multiplient à grande vitesse. Pour les concurrents, il est donc crucial de ne pas se laisser distancer. Google avait annoncé son propre chatbot Bard dans la précipitation. Le lancement la semaine dernière de GPT-4 et de la nouvelle version de ChatGPT a certainement forcé la main à Google, qui a désormais ouvert l’accès à Bard au grand public.
Son fonctionnement est similaire à ChatGPT : écrivez une requête en langage naturel, et vous recevrez une réponse rédigée. L’IA est basée sur LaMDA, le grand modèle de langage (LLM) de Google, ce même modèle à l’origine d’une affaire insolite l’année dernière, quand un des ingénieurs qui travaillait dessus avait déclaré que le chatbot avait développé une conscience. À l’inverse de ChatGPT et de sa base de données arrêtée en septembre 2021, Bard est à jour et a accès au Web. Cette fois, la firme prend ses précautions et met en avant le risque d’erreurs, et va même jusqu’à fournir un exemple précis où l’IA se trompe sur le nom d’une plante.
Un lancement en anglais et sur liste d’attente
Cependant, Google Bard est plus limité que son concurrent. L’IA n’est pas capable de produire du code, alors que les applications et sites créés avec ChatGPT se multiplient (comme le jeu Sumplete, par exemple, inspiré du sudoku). Il s’agit néanmoins d’une fonctionnalité prévue à l’avenir, tout comme des « expériences multimodales », autrement dit la possibilité d’interagir autrement qu’avec du texte, par exemple avec des images, du son ou des vidéos.
Malgré un lancement public, Bard n’est pas encore accessible à tous, ce qui montre à quel point Google est frileux et aurait sans doute voulu attendre encore un peu. Les utilisateurs doivent être majeurs, et le chatbot n’est accessible qu’en anglais et uniquement depuis le Royaume-Uni ou les États-Unis (ou en utilisant un VPN). De plus, il faudra s’inscrire sur liste d’attente. Google souhaite toutefois ajouter plus de pays et de langues à l’avenir.
Google avoue que son IA Bard n’était pas du tout prête à être publiée
Après une présentation ratée de son chatbot Bard, la valeur en bourse de Google a perdu 9 %. Le lancement précipité a été vivement critiqué par les employés de la firme, et même le président du conseil d’administration de la maison mère a jugé que l’IA n’était pas prête…
Article d’Edward Back, publié le 14/02/2023
Dure semaine pour Google, plombé par l’intelligence artificielle. Alors que Microsoft était sur le point d’annoncer l’intégration de ChatGPT d’OpenAI dans son moteur de recherche Bing, Google ne pouvait plus attendre et a dévoilé son propre chatbot, Bard, en début de semaine dernière. Cependant, la firme s’est trop précipitée, et doit faire face aux conséquences.
Dans une vidéo de présentation, l’IA a commis une erreur en attribuant au télescope spatial James-Webb la première photo d’une exoplanète (le JWST est toutefois le premier à prendre une photo d’une exoplanète dans le moyen infrarouge). Une erreur qui a coûté cher à Google puisque sa valeur boursière a chuté de 9 % en une journée, soit une perte de 100 milliards de dollars.
Un lancement critiqué à tous les niveaux
Dans une conférence tenue ce lundi, John Hennessy, président du conseil d’administration d’Alphabet, la maison mère de Google, a indiqué que la firme ne pensait pas lancer Bard aussi rapidement. « Je pense que Google a hésité à le lancer sur le marché parce qu’il ne pensait pas qu’il était encore prêt à être commercialisé, mais je pense qu’en tant que prototype, c’est une excellente technologie ». La firme savait que Bard continuait à donner de mauvaises réponses, et aurait accéléré le lancement pour éviter de se faire distancer par Microsoft. Ce phénomène, où le chatbot semble être sûr de lui malgré une réponse complètement fausse, a été baptisé « hallucination ». C’est commun à toutes les IA de ce genre, puisque ChatGPT est également fréquemment sujet aux hallucinations.
Selon CNBC, les employés ont également critiqué le lancement sur la messagerie interne, la qualifiant de « précipitée et bâclée ». Certains n’auraient même pas été au courant que le lancement avait lieu. Malgré l’engouement actuel, John Hennessy estime que ce genre d’IA a besoin encore d’un an ou deux avant de devenir un outil destiné au grand public.
Google Bard se plante sur une découverte du télescope James-Webb
La nouvelle intelligence artificielle de Google a donné une réponse erronée dans un clip promotionnel publié par l’entreprise. De quoi inquiéter sur la véracité des réponses qu’elle donnera une fois intégrée au moteur de recherche…
Article d’Edward Back, publié le 09/02/2023