Economie

Assurances : une étude sur la cartographie des risques de corruption présentée à Casablanca

L’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) et le Bureau des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont présenté, jeudi à Casablanca, les résultats d’une étude portant sur la cartographie des risques de corruption dans le secteur des assurances.

Réalisée sur la base d’un benchmark international des expériences menées dans plusieurs pays et incluant des entreprises d’assurances et de réassurance, cette étude, présentée lors d’une rencontre organisée par l’INPPLC, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps) et la Fédération marocaine de l’assurance (FMA), vise à identifier les domaines les plus exposés aux risques et à évaluer le degré de vulnérabilité des procédures.

Ayant, également, pour but de proposer des mesures opérationnelles de prévention en vue de contribuer au renforcement de la stabilité globale du secteur, à la consolidation de son cadre réglementaire, ainsi qu’à l’adoption progressive d’une approche fondée sur les risques, en cohérence avec les standards internationaux, ladite étude souligne la nécessité de renforcer les mécanismes de suivi et d’adapter les dispositifs de vigilance afin d’accompagner l’émergence de nouveaux risques.

Intervenant à cette occasion, le président de l’INPPLC, Mohamed Benalilou, a mis en avant l’importance de cette initiative pour promouvoir l’intégrité dans le secteur financier marocain.

Il a rappelé que la lutte contre la corruption constitue un chantier national auquel le Royaume s’est engagé avec l’ensemble de ses composantes, insistant sur la nécessité d’ancrer la culture de l’intégrité et de renforcer la confiance des acteurs et des assurés dans la solidité du secteur des assurances marocain.

Par ailleurs, M. Benalilou a plaidé pour une approche collective et coordonnée entre toutes les parties prenantes, relevant que cette rencontre constitue une étape importante dans le renforcement des mécanismes de prévention et de lutte contre la corruption, en cohérence avec les orientations nationales et les engagements internationaux du Royaume.

De son côté, le président de l’ACAPS, Abderrahim Chaffai, a mis en exergue le rôle crucial de cette étude comme base objective pour l’élaboration d’un plan d’action sectoriel clair, notant que le secteur des assurances, bien que moins exposé à la corruption selon les statistiques nationales et internationales, demeure concerné par la nécessité de renforcer ses dispositifs de prévention.

Il a fait savoir que cette étude, réalisée selon une méthodologie scientifique rigoureuse, permettra d’identifier les domaines les plus exposés aux risques et de proposer des mesures opérationnelles adaptées.

M. Chaffai a rappelé qu’une étude nationale réalisée en 2023 sur la corruption au Maroc a révélé que seulement 0,2% des transactions avec les banques, institutions financières et compagnies d’assurance avaient été exposées à des demandes ou à des paiements de «pots-de-vin», confirmant que ces secteurs sont «perçus comme des secteurs où la corruption ne se propage pas à grande échelle».

Il a, également, fait part de l’engagement de l’Acaps, en tant qu’autorité de supervision, à accorder une importance majeure à la moralisation de la vie économique et au renforcement de la gouvernance du secteur.

Pour sa part, Bachir Baddou, vice-président délégué de la FMA, a exprimé la satisfaction de la Fédération de participer à cette initiative aux côtés de l’INPPLC et de l’Acaps.

Il a relevé l’importance de promouvoir la culture de l’intégrité dans le secteur des assurances et de restaurer la confiance, estimant que cette dynamique ne constitue pas seulement une procédure administrative formelle, mais représente la plateforme d’un travail commun visant à renforcer la transparence et à développer des outils de prévention contre les risques de corruption.

En outre, M. Baddou a mis en avant la diversité et la complexité des intervenants dans le secteur des assurances, ce qui nécessite une vigilance particulière et des mécanismes de prévention adaptés.

Quant à Mona Salem, coordinatrice régionale des Programmes de lutte contre la corruption et les crimes financiers au sein de l’ONUDC, elle a salué cette initiative qui reflète l’engagement du Maroc dans la lutte contre la corruption, rappelant le rôle de la Convention des Nations unies contre la corruption dans la prévention de ce fléau de manière proactive.

Cette convention, a-t-elle soutenu, constitue un cadre international de référence qui encourage les États à adopter des approches fondées sur les risques.

Mᵐᵉ Salem a félicité le Maroc pour son engagement dans ce processus et pour la coopération fructueuse entre les différentes institutions nationales dans la lutte contre la corruption, soulignant que cette approche collaborative constitue un modèle pour d’autres pays de la région.

Source : lematin.ma