Android XR : On a testé les lunettes de réalité augmentée de Google et Samsung
Google peut-il faire le poids sur le marché de la réalité augmentée face à Meta ? Prend-il les choses suffisamment au sérieux ? Une brève prise en main des lunettes dévoilées durant la conférence I/O 2025 nous laisse penser que oui. Android XR, l’intégration de Gemini et le savoir-faire de Samsung promettent un compétiteur redoutable sur ce futur marché.
L’un des avantages d’être sur place pour la conférence I/O de Google, c’est de pouvoir essayer les technologies et produits qui viennent d’être annoncés. La star de cette édition 2025 était indubitablement la paire de lunettes de réalité augmentée qui a clôturé la keynote, et L’Usine Digitale a eu la chance de les prendre en main.
Des lunettes discrètes, fines et légères
La session fut courte, mais la première chose qui frappe est la finesse et la légèreté de ces « Google Glasses » qui n’ont pas de nom officiel pour le moment. Ce que nous avons pu essayer n’était qu’encore qu’un prototype (codéveloppé par Google et Samsung), mais du point de vue de l’aspect extérieur, on aurait pu croire à un produit fini. Malgré l’écran intégré et l’absence d’un lunettier de renom, ces lunettes n’ont pas à rougir devant les Ray-Ban Meta.
La caméra est situé dans la branche gauche des lunettes, avec un indicateur lumineux très discret au-dessus de la caméra (encore plus que celui des Ray-Ban Stories). L’écran étant dans le verre de l’oeil droit lors de notre test, mais on nous a indiqué que rien n’empêche qu’il soit sur l’autre verre en cas de cécité d’un oeil.
Un affichage petit mais costaud
Le personnel s’occupant des démonstrations n’a pas voulu nous donner de taille de champ de vision, mais nous estimons au doigt mouillé qu’il équivaut à un écran environ 10 cm de diamètre situé à environ 50 cm de distance des yeux. Il est situé légèrement en bas du centre des verres, mais n’est pas gênant lorsqu’il est en standby (n’indiquant que l’heure et la température).
Nous avons par ailleurs été frappé par sa luminosité. Les tests se déroulaient en intérieur, mais la salle était abondamment éclairée par la lumière du soleil venant de l’extérieur et l’écran était parfaitement lisible. Là encore le personnel n’a cependant pas voulu s’étendre sur la luminosité exacte où les environnements qui seront officiellement recommandés. Il semble néanmoins très clair que l’acquisition de Raxium (spécialiste des écrans MicroLED) en 2022 a porté ses fruits.
Gemini Inside
Les lunettes se contrôlent essentiellement par la voix, grâce à l’interaction avec Gemini. Elles nécessitent pour cela d’être connectées à un smartphone. Il est possible qu’elles disposent d’un mode « standalone » limité, par exemple pour prendre des photos, mais la connexion sera essentielle pour en tirer vraiment parti car les lunettes sont trop fines pour contenir les composants nécessaires à un fonctionnement indépendant.
On lance Gemini avec un appui prolongé sur la branche droite des lunettes (au milieu de la branche plutôt que vers le devant, comme c’est le cas sur les Ray-Ban Meta). Une fois lancé, on tapote pour le mettre en pause ou le relancer. Comme présenté sur scène, l’assistant peut prendre des photos à la demande ou faire une recherche visuelle (pour identifier une peinture par exemple). Il fonctionne en plusieurs langues et nous avons pu obtenir des réponses en français ainsi qu’en japonais en plus de l’anglais.
Nous avons également pu voir l’interface pour la navigation guidée, mais sans vraiment nous en servir ni vérifier qu’elle soit bien fonctionnelle. L’application est bien pensée : en regardant droit devant soi, on voit les instructions (« Tournez à droite dans 500 m sur le Shoreline Blvd »), tandis qu’en baissant la tête on voit apparaître une carte aérienne avec un chemin en surbrillance. Simple mais efficace. Pas de traduction simultanée, par contre. Motif : « aucun d’entre nous ne parle espagnol », d’après les employés en charge des démos.
Une première expérience convaincante
Bilan de cette prise en main rapide : Meta n’a finalement pas tant d’avance que ça sur le marché des lunettes connectées. Google a su nous convaincre du sérieux de ses efforts, et le fait de pouvoir s’appuyer sur l’écosystème Android (en plus des applications phares de Google) va s’avérer être un énorme avantage.
On attendra évidemment de voir le produit fini (et de connaître son prix) avant de se prononcer définitivement sur son intérêt, mais il est indéniable que la firme de Mountain View sera un compétiteur de poids sur le marché des lunettes de réalité augmentée.
Avis à ceux qui seraient tentés de railler l’idée en évoquant Google Glass : les choses ont bien changé. Les technologies embarquées dans ces lunettes ont fait d’important progrès en 10 ans et vont continuer d’en faire. Surtout, l’intégration d’assistants IA du calibre de Gemini change la donne pour les interactions en langage naturel. Il n’y a aujourd’hui pas vraiment de doute sur le fait que ce type d’appareil va percer. La question est plutôt « quand ? » et « qui s’imposera sur ce marché ? ».
Source : usine-digitale.fr