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A 18 ans, la Canadienne Victoria Mboko fait sensation en remportant le Masters 1000 de Montréal de tennis

La jeune joueuse, 85ᵉ mondiale, a battu en finale l’ancienne numéro 1 Naomi Osaka en trois manches. Elle aura éliminé, lors de son parcours, quatre vainqueures d’un tournoi du Grand Chelem.

Elle est allée au bout de l’exploit. La joueuse de tennis de 18 ans, Victoria Mboko, a remporté à domicile, jeudi 7 août, l’Open du Canada, à Montréal, en battant en finale la Japonaise Naomi Osaka (2-6, 6-4, 6-1), s’offrant ainsi la tête d’une quatrième joueuse ayant gagné au moins un tournoi du Grand Chelem dans sa carrière.

« Merci Montréal, je vous aime », a lancé, en français à l’issue d’un discours en anglais, la nouvelle pépite du tennis canadien, 85e joueuse mondiale, qui décroche son premier tournoi WTA 1000 – la catégorie la plus élevée après les tournois du Grand Chelem.

Mboko, encore 350e mondiale fin 2024, réussit une immense année 2025 – quatre autres tournois gagnés sur le circuit secondaire, un troisième tour à Roland-Garros – et fera son entrée parmi les 30 meilleures joueuses du monde dès vendredi, alors que le tournoi WTA 1000 de Cincinnati, dans l’Ohio, a débuté jeudi.

Poussée par le public

Née aux Etats-Unis de parents ayant quitté en 1999 la République démocratique du Congo, Victoria Mboko a grandi au Canada. Quatrième de sa fratrie à attraper une raquette de tennis, dès l’âge de 3 ans, elle a progressé avec Serena Williams pour modèle.

Invitée par les organisateurs du tournoi, Mboko, qui peut compter dans son staff la Française Nathalie Tauziat – ancienne numéro 3 mondiale –, a notamment éliminé lors de son parcours à Montréal la numéro 2 mondiale, Coco Gauff (récente vainqueure à Roland-Garros) ainsi que Sofia Kenin (Australie 2020) puis Elena Rybakina (Wimbledon 2022) en demi-finales.

Jeudi, le conte de fées a pourtant semblé devoir s’arrêter lorsque la Canadienne, peu en rythme et souvent à la faute, a été largement dominée lors de la première manche par Osaka, très solide (2-6). Mais la Japonaise, breakée d’entrée de deuxième manche, a semblé gênée par le regain d’énergie du public, qui applaudissait lourdement ses fautes, avant de complètement baisser les bras.

Osaka submergée

Un deuxième set chaotique voyait Osaka renvoyer des balles sans conviction et enchaîner au service sans respirer, pendant que Mboko ne parvenait pas complètement à en profiter, en offrant des jeux à grand renfort de doubles fautes. Portée par un public bouillant, la Canadienne, qui fêtera ses 19 ans à la fin du mois d’août, parvenait néanmoins à s’imposer 6 jeux à 4.

Elle a ensuite retrouvé son rythme pour dérouler dans la troisième manche, profitant des erreurs de son adversaire pour l’emporter aisément 6-1, et parachever son œuvre aux dépens de la Japonaise, qui retrouvait la finale d’un tournoi de ce niveau pour la première fois depuis son retour de maternité, début 2024.

L’ancienne numéro 1 mondiale n’a plus été titrée depuis son sacre à l’Open d’Australie, en janvier 2021, son quatrième en Grand Chelem. Malgré son bon tournoi canadien, elle a paru, jeudi, submergée par ses émotions, elle qui avait fait état dans le passé de problèmes de santé mentale. « Merci, j’imagine (…) j’espère que vous avez passé une bonne soirée », a-t-elle lancé, grinçante, au public, lors d’un mini-discours sans un mot pour son adversaire, adressé les larmes aux yeux.

Source : lemonde.fr