Guerre en Ukraine : la Russie dit avoir fini l’évacuation des civils de Kherson
Alors qu’une contre-offensive ukrainienne se prépare dans la région de Kherson, la Russie a annoncé, ce jeudi 27 octobre, avoir fini l’évacuation des civils.
« Le travail organisant le départ des habitants de la rive droite du fleuve Dnipro vers des régions sûres en Russie est achevé », a déclaré, ce jeudi 27 octobre au soir, Sergueï Aksionov, le dirigeant de la Crimée. La Russie se prépare à faire face à un assaut de l’armée ukrainienne et évacue, depuis le 19 octobre, la population vers les localités russes les plus proches. De son côté, l’Ukraine dénonce « des déportations de population ».
- « Les bombardements ne nous briseront pas », affirme Zelensky
Ce jeudi, le président ukrainien a déclaré que les attaques russes contre les installations électriques n’entameraient pas le moral des Ukrainiens. Contrairement à son habitude, Volodymyr Zelensky a délivré son allocution quotidienne à l’extérieur, près de l’épave d’un drone, expliquant que les forces ukrainiennes en avaient abattu vingt-trois ces deux derniers jours. « Les bombardements ne nous briseront pas, l’idée d’entendre l’hymne ennemi retentir dans notre pays est plus effrayante que le son de ses roquettes. Nous n’avons pas peur de la nuit », a-t-il déclaré. Selon lui, la Russie a mené plus de 8 000 attaques aériennes, tiré 4 500 missiles et trente attaques de drones en deux jours.
- Biden inquiet du discours de Poutine sur les armes nucléaires
Le président américain Joe Biden a fait part de son incrédulité après les déclarations faites jeudi par son homologue russe, Vladimir Poutine, selon lesquelles il n’aurait aucune intention de recourir à l’arme nucléaire en Ukraine. « S’il n’en a pas l’intention, pourquoi en parle-t-il autant ? Pourquoi parle-t-il des capacités de la Russie à recourir à une arme nucléaire tactique ? », a déclaré Joe Biden dans une interview à NewsNation. « Sa façon d’aborder cette question est très dangereuse », a estimé le dirigeant américain.
La Maison Blanche a souligné, ce jeudi, que le président américain n’avait « aucune intention de s’asseoir avec Vladimir Poutine », lors du sommet du G20 auquel les deux dirigeants doivent assister en novembre à Bali, en Indonésie a annoncé le porte-parole de l’exécutif pour les questions de sécurité nationale, John Kirby.
- Pour Poutine, le monde entre « dans une décennie dangereuse »
Ce jeudi, devant le Club de discussion Valdaï à Moscou, Vladimir Poutine a déclaré que le monde entrait « dans sa décennie la plus dangereuse » depuis la Seconde guerre mondiale. L’illustration première de ce changement d’atmosphère est le conflit en Ukraine, qui montre, selon lui, que « l’Occident n’a pas d’unité claire et n’est pas en mesure de diriger le monde ». Accusant les pays occidentaux de se comporter en « néocolonialistes », il estime que « la Russie ne fait que défendre son droit à exister ».
Concernant la possibilité d’utiliser l’arme atomique, le président russe a relativisé ses propos passés, estimant qu’il ne faisait que répondre aux provocations de ses adversaires. « Nous n’avons jamais parlé de la possibilité d’utiliser des armes nucléaires. Nous avons seulement fait des allusions en réponse aux déclarations d’autres pays », a-t-il assuré.
- Les Etats-Unis feront tout pour prolonger l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes
Alors que l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes arrive à échéance à la mi-novembre, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a déclaré que la Russie s’exposait « à une grande colère », si elle se retirait de l’accord.
« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir l’accord », a indiqué Blinken lors d’un déplacement à Ottawa. Il a notamment soutenu qu’une décision de la Russie de mettre fin à cet accord serait accueillie « avec une profonde inquiétude » et « beaucoup de colère par les pays du monde entier qui profitent des céréales ukrainiennes ».
Signé le 22 juillet sous l’égide de l’ONU, « l’accord de la mer Noire » a mis en place, pour 120 jours, des procédures permettant l’exportation des céréales ukrainiennes bloquées par la guerre. Le secrétaire d’Etat a également tenu à saluer le travail des Nations Unies dans la signature de cet accord et les effets bénéfiques qu’il a eu à travers le globe.
- Le Parlement russe autorise la mobilisation des ex-détenus condamnés pour crimes graves
Les députés russes ont approuvé, ce jeudi, les amendements à la loi autorisant la mobilisation des anciens détenus qui ont été condamnés pour des crimes graves. Ils pourront désormais être envoyés en Ukraine. Il s’agit notamment des personnes qui sont sorties de prison il y a moins de huit ans pour « crimes graves » ou il y a moins de dix ans pour les « crimes particulièrement graves ».
Jusqu’ici, la loi sur la mobilisation décrétée en septembre par le président russe, Vladimir Poutine, interdisait de recruter ce type d’ex-détenus. Désormais, seuls ceux qui ont été condamnés pour pédophilie, prise d’otage ou attentat, trafic de matériaux radioactifs, espionnage ou haute trahison ne pourront pas être mobilisés, selon les amendements votés jeudi par la Douma, chambre basse du Parlement russe.