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Guerre en Ukraine : près de 80 000 soldats russes tués ou blessés, selon le Pentagone

Le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl, a également souligné que les objectifs annoncés par le président russe Vladimir Poutine n’ont pas encore été atteints.

Près de 80 000 soldats russes ont été tués ou blessés depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, a déclaré lundi 8 août le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl. Il a également reconnu que les forces ukrainiennes avaient elles aussi subi de lourdes pertes, sans les chiffrer.

Par ailleurs, le Pentagone a annoncé lundi une nouvelle aide militaire à l’Ukraine d’un montant d’un milliard de dollars, qui comprend notamment des missiles supplémentaires pour les systèmes américains d’artillerie de précision Himars. Les Etats-Unis ont également appelé lundi la Russie à cesser toute activité militaire dans et autour des centrales nucléaires en Ukraine dont celle de Zaporijjia, la plus grande d’Europe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui brandi lundi le spectre de la catastrophe de Tchernobyl, à la suite de nouvelles frappes à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia occupée par les Russes.

  • Près de 80 000 soldats russes tués ou blessés, selon les chiffres du Pentagone

« Les Russes ont probablement perdu 70 000 ou 80 000 soldats en moins de six mois », a déclaré à la presse Colin Kahl, secrétaire à la Défense adjoint chargé des questions politiques, notant que ce chiffre recouvre les morts et les blessés. Les forces russes ont aussi perdu « 3000 ou 4000 » véhicules blindés, et pourraient manquer de missiles guidés de précision, notamment des missiles air-sol et mer-sol, a ajouté le numéro trois du Pentagone.

« C’est tout à fait remarquable vu que les Russes n’ont atteint aucun des objectifs de Vladimir Poutine au début de la guerre », a poursuivi le responsable américain. « Ils ont légèrement progressé dans l’est, quoique très peu ces dernières semaines », a-t-il noté. « Mais cela s’est fait à un coût extraordinaire pour l’armée russe à cause de la qualité de l’armée ukrainienne et de l’aide internationale qu’elle a reçue. »

Colin Kahl a reconnu que les forces ukrainiennes avaient elles aussi subi de lourdes pertes, sans les chiffrer. Kiev a fait état d’au moins 10 000 morts et 30 000 blessés dans ses troupes. Selon une source militaire ayant requis l’anonymat, l’armée ukrainienne, qui était forte de 170 000 soldats d’active et 100 000 réservistes au début de la guerre le 24 février, s’est renforcée pour atteindre 300 000 à 350 000 militaires.

  • Le Pentagone annonce une nouvelle aide militaire d’un milliard de dollars à l’Ukraine

Le Pentagone a annoncé lundi une nouvelle aide militaire à l’Ukraine d’un montant d’un milliard de dollars, qui comprend notamment des missiles supplémentaires pour les systèmes américains d’artillerie de précision Himars. Cette nouvelle tranche d’aide prévoit aussi l’envoi de missiles supplémentaires de courte et moyenne portée pour les systèmes de défense anti-aérienne Nasams, ainsi que de missiles anti-chars Javelin, a précisé le ministère américain de la Défense dans un communiqué.

Kiev va également recevoir 75 000 obus de 155 mm, destinés aux systèmes d’artillerie occidentaux dont les forces ukrainiennes sont désormais équipées et une cinquantaine de véhicules blindés médicalisés. Il s’agit de « capacités cruciales pour aider les Ukrainiens à repousser l’offensive russe dans l’est et à s’adapter aux évolutions en cours dans le sud et ailleurs », a déclaré à la presse le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl, en référence à la contre-offensive lancée par Kiev dans la région de Kherson, dans le sud.

  • Centrale de Zaporijjia : Zelensky brandit le spectre de Tchernobyl

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a brandi lundi le spectre de la catastrophe de Tchernobyl et appelé à de nouvelles sanctions contre la Russie, à la suite de nouvelles frappes à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia occupée par les Russes.

« Le monde ne doit pas oublier Tchernobyl et le fait que Zaporijjia est la plus grande centrale d’Europe. La catastrophe de Tchernobyl (en 1986), c’est l’explosion d’un réacteur et la centrale de Zaporijjia est dotée de six réacteurs », a-t-il déclaré lundi soir dans son adresse vidéo quotidienne.

Le site de la centrale de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, est sous contrôle russe depuis le 4 mars. Il a été bombardé à deux reprises à la fin de la semaine dernière, y compris à proximité d’un réacteur. Kiev et Moscou se sont mutuellement accusés de ces frappes. « Il faut de nouvelles sanctions contre l’Etat terroriste et contre toute l’industrie nucléaire russe qui crée la menace de la catastrophe nucléaire », a poursuivi Volodymyr Zelensky.

  • Washington appelle Moscou à cesser toute activité militaire autour des centrales nucléaires

Les Etats-Unis ont appelé lundi la Russie à cesser toute activité militaire dans et autour des centrales nucléaires en Ukraine dont celle de Zaporijjia. « Nous continuons à appeler la Russie à cesser toutes ses opérations militaires dans et autour des centrales nucléaires ukrainiennes et à en redonner le contrôle à l’Ukraine », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean Pierre, lors d’un point presse à bord d’Air Force One. « Combattre autour d’une centrale nucléaire est dangereux », a-t-elle dit tout en soulignant que, selon les données recueillies, « heureusement, nous n’avons aucune indication d’une augmentation anormale des niveaux de radioactivité ».

La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement depuis vendredi de bombarder la centrale de Zaporijjia, sans qu’aucune source indépendante ne puisse le confirmer. La Russie a affirmé que la dernière frappe, dans la nuit de samedi à dimanche, avait endommagé une ligne à haute tension fournissant de l’électricité à deux régions ukrainiennes.

Ce bombardement « par les forces armées ukrainiennes » est « potentiellement extrêmement dangereux » et « pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour une vaste zone, y compris pour le territoire européen », a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait jugé samedi « de plus en plus alarmantes » les informations en provenance de Zaporijjia, dont l’un des réacteurs a dû être arrêté.

  • Kiev dit avoir déjoué une tentative d’assassinat du ministre de la Défense

Les services de sécurité ukrainiens ont affirmé lundi avoir déjoué une tentative d’assassinat du ministre de la Défense et du chef du renseignement militaire ukrainiens et avoir neutralisé plusieurs de ses organisateurs présumés.

Le SBU (services de sécurité de l’Ukraine) a annoncé sur son compte Telegram avoir « arrêté des tueurs des services secrets russes qui prévoyaient les assassinats » du ministre de la Défense Oleksiï Reznikov et du chef du renseignement militaire Kyrylo Boudanov ». Il a diffusé une vidéo de ces arrestations sur laquelle on voit un groupe armé mettre à terre et menotter deux hommes en civil qui sont en train de se diriger vers une voiture.

L’interpellation de ces deux hommes, dont l’un est arrivé de Russie en Ukraine via la Biélorussie, s’est déroulée à Kovel, dans le nord-ouest du territoire ukrainien. Selon le SBU, les personnes arrêtées préparaient « la liquidation physique » de ces deux hauts responsables de la défense ukrainienne ainsi que d’un « militant ukrainien connu » dont il ne cite pas le nom. Chacun de ces meurtres devait être récompensé d’une somme allant de 100 000 à 150 000 dollars, a affirmé le SBU.

  • La Banque mondiale annonce une aide de 4,5 milliards de dollars

La Banque mondiale a annoncé lundi une aide supplémentaire de 4,5 milliards de dollars pour l’Ukraine, grâce à des fonds apportés par les États-Unis, afin d’aider le gouvernement à faire face aux « besoins urgents engendrés par la guerre ». Cette aide supplémentaire doit notamment permettre au gouvernement et aux autorités locales d’assurer des dépenses sociales, de retraite ou de santé, précise la Banque mondiale dans un communiqué. L’aide sera versée par tranches au gouvernement ukrainien, avec un premier versement de 3 milliards de dollars ce mois, a précisé le département américain au Trésor, dans un communiqué distinct.

« L’Ukraine a besoin de services gouvernementaux continus, notamment en matière de santé, d’éducation et de protection sociale, pour prévenir une nouvelle détérioration des conditions de vie et de la pauvreté », a déclaré le président de la Banque mondiale David Malpass, cité dans le communiqué. « Nous sommes reconnaissants aux Etats-Unis et à nos partenaires pour leur soutien continu (…) et pour la généreuse subvention qui soutiendra grandement le peuple ukrainien », a-t-il ajouté. Cela porte à près de 13 milliards de dollars le montant total de l’aide financière d’urgence mobilisée pour l’Ukraine par l’institution, dont plus de 6,3 milliards avaient été versés fin juillet.