Guerre en Ukraine : Amnesty International accuse Kiev de mettre en danger la vie des civils
Au 163 jour de la guerre en Ukraine, trois nouveaux chargements de céréales ont quitté l’Ukraine en convoi vendredi matin, entamant une série de rotations régulières pour ravitailler les marchés agricoles, grâce à l’accord international signé en juillet, a annoncé le ministère turc de la Défense.
Au 162 jour de l’invasion russe en Ukraine, trois nouveaux chargements de céréales ont quitté le pays en convoi vendredi matin, entamant une série de rotations régulières pour ravitailler les marchés agricoles, grâce à l’accord international signé en juillet, a annoncé le ministère turc de la Défense.
Ils progressent sous l’œil du Centre de coordination conjointe (CCC) établi à Istanbul aux termes de l’accord international signé à Istanbul le 22 juillet. La Russie et l’Ukraine ont signé deux accords séparés. L’accord a également été paraphé par la Turquie et les Nations unies. Il permet les exportations de céréales ukrainiennes bloquées par la guerre depuis le 24 février.
Ces bâtiments desserviront l’Irlande, l’Angleterre et la Turquie
Ces trois bâtiments, chargés de maïs, desserviront l’Irlande, l’Angleterre et la Turquie, a précisé le ministère dans un communiqué.
Le Navistar, battant pavillon panaméen, a quitté Odessa pour l’Irlande avec 33.000 tonnes de maïs. Le Rojen, sous pavillon maltais, fait route vers l’Angleterre depuis le port de Tchernomorsk avec 13.000 tonnes. Le CCC avait précisé dans la nuit la destination des bateaux, Ringaskiddy en Irlande et Teesport au Royaume-Uni.
Enfin, le cargo turc Polarnet, qui patientait également à quai à Tchernomorsk, fait route vers Karasu, port turc sur la mer Noire, avec 12.000 tonnes de maïs. Ce dernier bateau sera « inspecté par l’équipe d’inspection conjointe au nord d’Istanbul » avant de rejoindre Karasu, précise le ministère.
Le premier chargement de céréales à bord du cargo Razoni avait quitté Odessa lundi et, après son inspection par le CCC à l’entrée de Bosphore, se dirige depuis mercredi vers Tripoli, dans le nord du Liban.
Le Centre de coordination conjointe a expliqué qu’il tentait désormais « une opération avec de multiples bateaux » empruntant un couloir sécurisé pour traverser la mer Noire et éviter les mines potentielles posées par Kiev pour protéger ses côtes.
Établi à Istanbul, ce centre supervise les exportations de céréales ukrainiennes et veille à la stricte application de l’accord du 22 juillet.
Kiev est accusé de mettre en danger les civils
Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi soir le rapport de l’ONG Amnesty International, qui accuse Kiev de mettre en danger la vie des civils, dans la guerre avec la Russie.
Dans un rapport publié jeudi après une enquête de quatre mois, Amnesty International a accusé l’armée ukrainienne d’établir des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux et de lancer des attaques depuis des zones peuplées, une tactique qui viole selon elle le droit humanitaire international.
« Le fait de se trouver dans une position de défense ne dispense pas l’armée ukrainienne de respecter le droit international humanitaire », a déclaré Agnès Callamard, la secrétaire générale de l’ONG.
Un rapport qui indigne Volodymyr Zelensky
Amnesty International « transfère la responsabilité de l’agresseur à la victime », a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans sa déclaration vidéo quotidienne, accusant l’ONG de « tenter d’amnistier l’État terroriste » de Russie.
« L’agression contre notre État est injustifiée, invasive et terroriste. Si quelqu’un rédige un rapport dans lequel la victime et l’agresseur sont d’une certaine manière mis sur un pied d’égalité, si certaines données sur la victime sont analysées et que les actions de l’agresseur sont ignorées, cela ne peut être toléré », a ajouté M. Zelensky.
Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, s’était dit « indigné » par les accusations « injustes » d’Amnesty International qui, selon lui, crée « un faux équilibre entre l’oppresseur et la victime, entre le pays qui détruit des centaines et des milliers de civils, de villes, de territoires et le pays qui se défend désespérément ».
Amnesty International a toutefois, dans son rapport, insisté sur le fait que les tactiques ukrainiennes ne « justifient en aucun cas les attaques russes aveugles » qui ont frappé les populations civiles.