L’Ukraine espère reprendre ses exportations de céréales cette semaine
Les frappes russes contre le port ukrainien d’Odessa ne constituent pas un obstacle aux exportations de céréales ukrainiennes, souligne de son côté le Kremlin.
Les mois défilent mais le conflit se poursuit inlassablement. L’invasion russe de l’Ukraine est entrée dimanche 24 juillet dans son sixième mois, au lendemain de frappes sur le port d’Odessa qui menacent l’application de l’accord sur la reprise des exportations des céréales bloquées par la guerre, signé vendredi à Istanbul, en Turquie.
Moscou a assuré dimanche avoir détruit la veille dans ce port, vital pour le commerce des céréales ukrainiennes, un bâtiment de guerre ainsi que des missiles fournis par les Etats-Unis. Les bombardements « visent uniquement l’infrastructure militaire. Ce n’est pas du tout lié à l’infrastructure utilisée pour la mise en oeuvre de l’accord sur les exportations de céréales », a estimé ce lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
- Céréales : l’Ukraine compte reprendre les exportations dès cette semaine
L’Ukraine a dit ce lundi s’attendre à reprendre ses exportations de céréales « dès cette semaine », pour la première fois depuis le début de la guerre. « Nous nous attendons à ce que l’accord commence à fonctionner dans les prochains jours et nous prévoyons qu’un centre de coordination sera mis en place à Istanbul dans les prochains jours. Nous préparons tout pour commencer dès cette semaine », a déclaré le ministre ukrainien de l’Infrastructure Oleksandre Koubrakov, lors d’une conférence de presse.
Selon lui, l’entrave principale à la reprise des exportations est le risque de bombardements russes, comme l’illustre la frappe ayant visé samedi le port d’Odessa sur la mer Noire, dans le sud de l’Ukraine. Oleksandre Koubrakov a d’ailleurs appelé les garants de l’accord, la Turquie et l’ONU, à garantir la sécurité des convois ukrainiens. « Si les parties ne garantissent pas la sécurité, cela ne marchera pas », a-t-il prévenu.
Le vice-ministre de l’Infrastructure, Iouri Vaskov, a précisé que le port de Tchornomorsk (sud-ouest) sera le premier à fonctionner pour les exportations, suivi par celui d’Odessa, puis par celui de Pivdenny (sud-ouest). L’accord signé vendredi à Istanbul entre Moscou et Kiev, sous l’égide de l’ONU, prévoit des « couloirs sécurisés » pour la circulation en mer Noire des navires marchands.
- La région de Kherson « définitivement libérée » d’ici septembre, selon un responsable local
La région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, sera « définitivement libérée » des forces russes d’ici septembre, a affirmé dimanche le conseiller du chef de l’administration militaire régionale de Kherson fidèle à Kiev, Sergiy Khlan, dans un entretien à la télévision ukrainienne. « Nous pouvons dire que la région de Kherson sera définitivement libérée d’ici septembre, et que tous les plans des occupants échoueront », a affirmé le responsable local.
Selon SergiyKhlan, les frappes ukrainiennes visant deux ponts stratégiques, ainsi que celles sur des dépôts de munitions et des postes de commandement russes ont servi à préparer le terrain à l’offensive terrestre en cours. Il a ajouté que les forces russes occupantes n’avaient pu procéder à la réparation du pont Antonivka et rencontraient donc des difficultés dans le déplacement d’armes lourdes vers Kherson.
Les Russes ont pris le contrôle de la principale ville de la région, Kherson, le 3 mars. Il s’agissait alors de la première grande ville à céder à l’offensive de Moscou depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Essentielle pour l’agriculture ukrainienne, la région est limitrophe de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.
- Le président allemand dénonce « une guerre contre l’unité de l’Europe »
La guerre que le président russe Vladimir Poutine mène contre l’Ukraine est aussi « une guerre contre l’unité de l’Europe », a fustigé dimanche le président allemand Frank-Walter Steinmeier.
« La guerre que Poutine mène contre l’Ukraine est aussi une guerre contre l’unité de l’Europe. Nous ne devons pas nous laisser diviser, nous ne devons pas laisser détruire la grande oeuvre d’une Europe unie que nous avons entamée de manière si prometteuse », a-t-il déclaré lors d’un discours à Paderborn. « Cette guerre ne concerne pas seulement le territoire de l’Ukraine, elle touche au fondement doublement commun de nos valeurs et de notre ordre de paix », a-t-il ajouté.
Mais défendre ces valeurs et s’en porter garant signifie aussi être prêt à « accepter des inconvénients sensibles », a souligné le président allemand, sans donner plus de détails sur les inconvénients en question. « Sommes-nous prêts à cela ? Nous sommes tous confrontés à cette question – aujourd’hui et dans les jours, semaines et mois à venir », a-t-il affirmé.
- De l’argent collecté en Pologne pour offrir un drone de combat à l’Ukraine
Une somme de 4,7 millions d’euros a été collectée auprès de la population polonaise en vue d’offrir un drone de combat turc Bayraktar à l’Ukraine, a annoncé dimanche l’initiateur de ce projet. « 22.500.000 zlotys ! Made in Poland », s’est félicité le journaliste Slawomir Sierakowski sur le site internet de la revue de gauche polonaise Krytyka Polityczna dont il est le cofondateur.
Cette collecte en Pologne fait suite à un projet semblable réalisé en mai dernier, avec succès, en Lituanie voisine. « Jusqu’à présent, nous avons juste pu regarder toutes ces choses terribles à travers les médias. Là, nous nous sommes donnés la chance (…) de faire quelque chose de réel pour défendre l’Ukraine, pour les Ukrainiens », a-t-il expliqué à la chaîne de télévision TVN24.
Plus de 200 000 personnes ont participé à cette quête publique ayant pour objectif d’acheter ce drone militaire turc TB2 et de l’offrir à l’Ukraine. Fierté d’Ankara, les drones de combat turcs dont s’est dotée l’Ukraine sont entrés en action aux premières heures de l’invasion russe et, selon Kiev, se sont avérés une arme particulièrement redoutable.