Suspect afghan, militaires blessés : ce que l’on sait de l’attaque à Washington
Un tireur a grièvement blessé deux gardes nationaux non loin de la Maison-Blanche. Donald Trump a dénoncé une attaque « terroriste », mais les autorités se sont montrées plus prudentes.
L’Amérique secouée par une attaque qualifiée de « terroriste » par Donald Trump, survenue à deux pas de la Maison-Blanche à la veille de Thanksgiving. Un homme a ouvert le feu à Washington, ce mercredi 26 novembre, blessant grièvement deux membres de la garde nationale avant d’être touché par balle et interpellé. Une « attaque ciblée », selon la maire de la ville, qui survient alors que plus de 2000 gardes nationaux ont été déployés dans la capitale américaine par Donald Trump pour « restaurer l’ordre ». Selon le président américain, le suspect, gravement blessé, est un ressortissant afghan arrivé en 2021 après le retrait américain.
Après la prise de parole du président américain, les autorités, consultées par Reuters, se sont montrées plus prudentes quant au mobile de l’attaque. L’enquête se poursuit.
Que s’est-il passé ?
La station de métro de Farragut West se trouve à 300 mètres de la Maison-Blanche. C’est l’un des endroits où les membres de la garde nationale sont positionnés et patrouillent depuis le mois d’août.
À 14 h 15, un homme a surgi et a ouvert le feu à bout portant. « Il semblerait qu’il s’agisse d’un tireur isolé qui a brandi une arme à feu et tendu une embuscade à ces membres de la garde nationale », a déclaré Jeff Carroll, chef adjoint de la police métropolitaine. « Il s’agit d’une attaque ciblée », a ajouté la maire de Washington, Muriel Bowser. D’autres militaires ont riposté et sont parvenus à maîtriser le suspect. Blessé par balle, il a été hospitalisé dans un état critique.
Qui sont les victimes ?
Les deux militaires touchés – un homme et une femme, selon la chaîne ABC – appartiennent à la garde nationale de Virginie-Occidentale. Selon le New York Post, l’homme identifié se nomme Andrew Wolfe, selon son ancien lycée. « Notre communauté d’Applemen est profondément attristée d’apprendre qu’Andrew Wolfe, ancien élève du lycée Musselman, figurait parmi les gardes nationaux blessés lors de la fusillade survenue aujourd’hui à Washington, D.C. », a publié l’établissement de Virginie-Occidentale sur Facebook.
Selon le directeur du FBI Kash Patel, ces « héros » se trouvaient en fin d’après-midi dans un état « critique ». Dans un premier temps, le gouverneur de cet État voisin de Washington, Patrick Morrisey, avait annoncé leur mort avant de faire machine arrière.
Qui est le suspect ?
Selon un responsable du ministère de la Justice cité sous le couvert de l’anonymat par Reuters, le suspect, grièvement blessé, a été identifié par ses empreintes digitales comme Rahmanullah Lakanwal, un Afghan âgé de 29 ans.
NBC News a rapporté jeudi matin que Lakanwal avait servi dans l’armée afghane pendant dix ans aux côtés des forces spéciales américaines et qu’il avait été stationné à Kandahar pendant une partie de cette période. Donald Trump a confirmé dans une allocution que le tireur est arrivé aux États-Unis en 2021 dans le cadre d’un programme spécial de visas destiné aux Afghans ayant aidé l’armée américaine et risquant des représailles des talibans après le retrait opéré par Joe Biden.
Ce statut protégé ayant été annulé par l’administration Trump, il était présent aux États-Unis illégalement, et ce jusqu’en avril dernier. Sa demande d’asile, déposée en décembre 2024, avait alors été approuvée, selon un responsable américain qui a requis l’anonymat. Le président américain a juré de réexaminer les dossiers de « chaque étranger » entré depuis l’Afghanistan sous Biden.
Comment a réagi Donald Trump ?
Le président américain, qui se trouve dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, pour la fête de Thanksgiving, avait d’abord réagi sur son réseau Truth Social, déclarant : « L’animal qui a tiré sur les deux membres de la garde nationale […] paiera un prix très lourd. »
Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré devant la presse que Donald Trump lui avait demandé de déployer 500 gardes nationaux supplémentaires à Washington. Le 20 novembre, un juge fédéral a estimé que le déploiement de la garde nationale dans la capitale américaine pour des opérations de maintien de l’ordre était illégal, mais a accordé une injonction de 21 jours à l’administration Trump pour faire appel.
Source : lepoint.fr
