Mobilité durable : le Maroc trace la route vers l’avenir à l’horizon 2030
Entre grands chantiers ferroviaires, modernisation du transport aérien et planification urbaine intelligente, le Maroc accélère sa transition vers une mobilité durable et intégrée, s’imposant comme un modèle régional à l’heure où il se prépare à accueillir la Coupe du Monde 2030.
A l’occasion du séminaire international « Accessibilité et mobilité dans les zones urbaines et périurbaines : défis et opportunités pour les villes de demain » tenu ce mercredi à l’Université Privée de Fès, le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, et le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, ont esquissé les contours d’une politique nationale ambitieuse où infrastructures, innovation et durabilité avancent de concert.
Sous la conduite du Roi Mohammed VI, le Maroc a fait de la mobilité durable un pilier central de sa stratégie de développement. Pour Nizar Baraka, cette orientation s’inscrit dans une vision globale qui articule modernisation des réseaux, efficacité énergétique et inclusion sociale. « Le Maroc œuvre à moderniser ses réseaux de transport, à développer des systèmes publics performants et à intégrer les nouvelles technologies pour réduire son empreinte carbone », a-t-il déclaré en ouverture de l’événement.
Le ministre a insisté sur le fait que la mobilité dépasse la simple question du transport, elle est, selon lui, un droit fondamental et un levier de justice sociale, de croissance économique et de durabilité environnementale. Dans un monde marqué par une urbanisation rapide, les défis sont multiples (congestion, pollution, pression foncière), mais les opportunités le sont tout autant.
Pour Abdessamad Kayouh, le Maroc entre aujourd’hui dans une phase décisive de son développement. A l’approche de la Coupe du Monde 2030, le Royaume entend démontrer sa capacité à bâtir un système de mobilité intégré, sûr et innovant, à la hauteur de ses ambitions économiques et logistiques.
« Le Maroc a connu de profondes transformations dans le domaine du transport et de la mobilité, notamment en matière de connectivité interurbaine et de circulation des personnes et des marchandises », a rappelé le ministre. Ces évolutions s’inscrivent dans une vision nationale cohérente qui vise à doter le pays d’infrastructures modernes et durables, capables de soutenir son essor territorial et son attractivité internationale.
Le réseau ferroviaire illustre parfaitement cette mutation. Après le succès du train à grande vitesse Tanger-Casablanca, le lancement de l’axe Kénitra-Marrakech, long de 430 kilomètres, marque une nouvelle étape dans la liaison entre le nord, le centre et le sud du pays. Parallèlement, le projet du Réseau Express Régional (RER) de Casablanca se positionne comme une réponse concrète aux défis de la mobilité urbaine, offrant une alternative durable aux déplacements quotidiens dans la plus grande métropole marocaine.
L’essor du transport aérien s’inscrit dans la même logique de modernisation. Le Maroc ambitionne d’atteindre une capacité de 80 millions de passagers par an d’ici 2030, en consolidant le rôle de l’aéroport Mohammed V de Casablanca comme hub majeur reliant l’Afrique au reste du monde. L’expansion de la flotte de Royal Air Maroc s’inscrit dans ce mouvement, avec pour objectif de renforcer la connectivité domestique et de soutenir la compétitivité régionale.
De plus, le ministère du Transport mise sur la création de zones logistiques périphériques, comme celle de Ras El Ma à Fès (32 hectares), pour désengorger les centres urbains, fluidifier la distribution des marchandises et améliorer l’accès aux marchés et zones commerciales.
Par ailleurs, le gouvernement prépare un cadre stratégique de long terme, à savoir la Charte nationale pour la mobilité durable et inclusive à l’horizon 2035. Celle-ci ambitionne d’harmoniser les actions des différents acteurs publics et privés, de promouvoir une planification intégrée et d’encourager l’innovation technologique au service des citoyens.
Cette approche traduit la volonté du Maroc d’inscrire sa politique de mobilité dans une dynamique mondiale. Comme l’a rappelé Nizar Baraka, « les défis de la mobilité sont universels et nécessitent des réponses collectives et coordonnées ». D’où l’importance du séminaire de Fès, inscrit dans le programme officiel de l’Association mondiale de la route (AIPCR), et organisé en partenariat avec l’Université Privée de Fès (UPF) et l’Association marocaine permanente des congrès de la route (AMPCR).
Source : fr.hespress.com
