Nvidia annonce la reprise des ventes de ses puces H20 vers la Chine, avec l’accord des Etats-Unis
Fabriqués spécifiquement pour l’empire du Milieu, ces semi-conducteurs de la firme américaine faisaient l’objet depuis trois mois de strictes restrictions décidées par l’administration Trump.
L’administration américaine n’est pas à un rétropédalage près. Alors qu’elle fait en ce moment marche arrière sur sa gestion du conflit russo-ukrainien, la Maison Blanche a récemment autorisé Nvidia à vendre à la Chine des puces pour l’intelligence artificielle (IA)… trois mois après lui avoir imposé de strictes restrictions en la matière. C’est en tout cas ce qu’a annoncé la firme américaine, dans un billet de blog publié lundi 14 juillet et repris par le New York Times.
Le retour des puces H20
Dans ce court communiqué, le leader mondial des semi-conducteurs affirme que son patron, Jensen Huang, a rencontré ces derniers jours le président des Etats-Unis, Donald Trump, à Washington, ainsi que des officiels du gouvernement chinois, à Pékin. Des discussions qui ont mené à la réouverture du marché entre Nvidia et l’empire du Milieu, en ce qui concerne les puces H20, dédiées à l’IA et fabriquées spécifiquement pour la Chine.
La multinationale, qui espère reprendre les livraisons sous peu, précise qu’elle doit encore obtenir une autorisation du gouvernement américain pour honorer ces commandes. Mais l’administration Trump « a assuré à Nvidia que les licences seront accordées », selon elle. L’enjeu est de taille pour Jensen Huang, qui doit donner une conférence de presse en Chine mercredi : en pleine course à l’IA, le pays s’est montré ces dernières années particulièrement gourmand en puissance de calcul et représente donc de potentiels milliards de dollars de ventes pour Nvidia.
Des craintes américaines en matière d’IA
L’administration américaine n’a pour l’heure pas communiqué à ce sujet. Mais l’annonce de ce début de semaine contraste fortement avec la position de Donald Trump
, trois mois auparavant. Début avril, la Maison Blanche avait en effet fait savoir à la société californienne qu’elle devrait obtenir une nouvelle licence afin de pouvoir exporter ses puces H20 vers la Chine, empêchant de facto leur vente. Une restriction supplémentaire qui a coûté à Nvidia pas moins de 5,5 milliards de dollars de charge exceptionnelle au premier trimestre de son exercice fiscal.
Depuis plusieurs années, y compris sous Joe Biden, les Etats-Unis redoutent que la Chine use des semi-conducteurs américains pour réclamer la position de leader mondial en matière d’intelligence artificielle et pour développer des outils militaires à base d’IA. Une crainte que Jensen Huang a cherché à tempérer pendant plusieurs semaines, manifestement avec succès, invoquant l’impact des restrictions sur la santé économique des entreprises technologiques américaines.
Source : usine-digitale