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Des manifestations massives en Serbie pour réclamer des élections anticipées

Le pays connaît une série de manifestations à la suite de l’effondrement du toit d’une gare de la ville de Novi Sad en novembre. Une catastrophe qui avait fait 16 morts.

Des milliers de manifestants antigouvernementaux ont bloqué dans la nuit de dimanche 29 à lundi 30 juin plusieurs avenues de Belgrade, au lendemain d’un rassemblement géant pour réclamer des élections anticipées. La Serbie connaît une série de manifestations à la suite de l’effondrement du toit d’une gare de la ville de Novi Sad en novembre. Une catastrophe qui avait fait 16 morts et qui a été largement attribuée à la corruption généralisée.

Samedi, environ 140.000 personnes ont défilé dans le centre de Belgrade, selon un organisme indépendant. Les forces anti-émeutes ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogènes pour disperser une foule qui leur lançait des bouteilles et des fusées éclairantes. Au total, 48 policiers ont été blessés, dont un grièvement, et 22 autres personnes ont été soignées pendant la manifestation, selon les autorités.

La police a annoncé 77 arrestations à la suite du rassemblement de samedi, et 38 personnes se trouvaient toujours en garde à vue le lendemain. Dimanche, huit autres personnes ont été arrêtées, accusées notamment de planifier le blocage de routes et d’attaquer des institutions «dans le but de modifier violemment l’ordre étatique», a déclaré le Parquet dans un communiqué.

«Ce n’est pas la fin»

Plus tôt dimanche, le président Aleksandar Vucic a accusé le mouvement dirigé par les étudiants de semer la «terreur». «Il y aura beaucoup plus d’arrestations pour avoir attaqué la police… ce n’est pas la fin», a-t-il prévenu, affirmant qu’il n’y aura «aucune négociation avec les terroristes et ceux qui voulaient détruire l’État». Aleksandar Vucic a répété à plusieurs reprises que les manifestations faisaient partie d’un complot étranger visant à renverser son gouvernement.

Avant la manifestation de samedi, les organisateurs avaient lancé un «ultimatum» au président serbe pour qu’il convoque des élections anticipées, une demande qu’il avait rejetée bien avant le début du rassemblement. Il a répété dimanche qu’il n’y aurait aucun scrutin avant fin 2026. L’indignation suscitée par la catastrophe de Novi Sad a déjà conduit à la démission du premier ministre et à un remaniement de l’administration.

Source : lefigaro.fr