Corée du Sud : le nouveau président Lee Jae-myung souhaite rassembler un pays divisé
L’ancien ouvrier de 61 ans a obtenu plus de 49 % des voix lors d’une élection qui a connu l’un des taux de participation les plus élevés de l’histoire du pays : environ 80 % des 44 millions d’électeurs éligibles se sont rendus aux urnes mardi.
Le candidat de l’opposition libérale sud-coréenne Lee Jae-myung a été élu président mercredi, après des mois de troubles politiques suite à la tentative de l’ancien dirigeant Yoon Suk-yeol d’imposer la loi martiale en décembre dernier.
Avec plus de 99 % des votes dépouillés, Lee Jae-myung a obtenu 49,3 % des suffrages exprimés lors de l’élection anticipée de mardi, contre 41,3 % pour le principal candidat conservateur, Kim Moon-soo.
Près de 80 % des 44,4 millions d’électeurs du pays ont voté, selon un décompte provisoire, soit le taux de participation le plus élevé depuis 28 ans pour une élection présidentielle en Corée du Sud.
Veiller à ce que « le pouvoir confié par le peuple ne soit jamais utilisé pour l’intimider »
Les enquêtes pré-électorales prédisaient une large victoire à Lee Jae-myung, alimentée par la frustration de l’opinion publique à l’égard des conservateurs suite à la brève imposition de la loi martiale par Yoon Suk-yeol.
Avant même que la victoire du candidat progressiste ne soit officiellement déclarée, son adversaire conservateur Kim Moon-soo a déclaré qu’il acceptait « humblement le choix du peuple » et a félicité son adversaire.
Le vainqueur, Lee Jae-myung, a prononcé un discours devant ses partisans dans la capitale, Séoul, après que les sondages de sortie des urnes ont annoncé sa victoire.
« Le premier devoir que vous m’avez confié est de vaincre la rébellion et de veiller à ce qu’il n’y ait plus de coup d’État militaire, de sorte que le pouvoir confié par le peuple ne soit jamais utilisé pour l’intimider », a déclaré le nouveau président sud-coréen.
Conflit commercial avec Washington et tensions avec Pyongyang
Lee Jae-myung, un ancien ouvrier âgé de 61 ans, a déjà pris ses fonctions de président pour un mandat de cinq ans. Lors de sa campagne, il s’est engagé à lutter contre la pauvreté et la corruption.
Le nouveau dirigeant sud-coréen devra également faire face à la guerre commerciale engagée par Donald Trump ainsi qu’aux tensions avec la Corée du Nord, dont le programme nucléaire progresse rapidement.
Lee Jae-myung a été accusé par ses opposants de pencher en faveur de la Chine et de la Corée du Nord, et de prendre ses distances avec les États-Unis et le Japon.
Le nouveau président a toutefois affirmé que l’alliance de la Corée du Sud avec les États-Unis restera le fondement de la politique étrangère. Il souhaite par ailleurs développer une alliance trilatérale Séoul-Washington-Tokyo – une position qui n’est pas très différente de celle des conservateurs sud-coréens.
Lee Jae-myung a également déclaré qu’il s’efforcerait d’améliorer les relations avec la Corée du Nord, tout en reconnaissant qu’il serait « très difficile » d’organiser un sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un dans un avenir proche.
Une personnalité controversée de la scène politique sud-coréenne
Lee Jae-myung, qui a occupé les fonctions de gouverneur de la province de Gyeonggi et de maire de la ville de Seongnam, est un personnage controversé de la scène politique sud-coréenne depuis de nombreuses années.
En tant qu’ancien enfant travailleur, il s’est fait connaître en critiquant vivement l’establishment conservateur de la Corée du Sud et en plaidant pour une approche plus proactive en matière de politique étrangère.