Donald Trump prononce ce mardi son premier discours de politique générale face au Congrès
Le milliardaire de 78 ans, friand de mise en scène grandiose, sera servi ce mardi pour cet événement prévu à 21h00 locales (02h00 en France ce mercredi) au Capitole de Washington.
Ce sera «grand», a-t-il promis sur Truth Social: Donald Trump prononce ce mardi son premier discours de politique générale face au Congrès, lui qui veut étendre le pouvoir présidentiel comme jamais dans l’histoire américaine récente, y compris face au législateur. Au point que de nombreux experts s’inquiètent désormais d’une dérive autoritaire de la plus puissante démocratie du monde. L’un des très proches conseillers du président américain, Stephen Miller, n’a pas hésité ce mardi à le qualifier de «plus grand orateur que nous ayons jamais eu dans le Bureau ovale». Donald Trump va dépeindre «le début de présidence le plus réussi de l’histoire des Etats-Unis», a-t-il poursuivi.
Le milliardaire de 78 ans, friand de mise en scène grandiose, sera servi ce mardi pour cet événement prévu à 21h00 locales (02h00 en France ce mercredi) au Capitole de Washington. L’arrivée du président est annoncée à haute voix pendant que s’ouvrent les portes de l’hémicycle. Le chef de l’Etat s’avance sous les applaudissements entre les travées, avant de prendre place au pupitre, sous l’œil du patron de la Chambre des représentants, aujourd’hui le républicain Mike Johnson, et du vice-président, JD Vance, officiant comme chef du Sénat.
Donald Trump, face à un Congrès que son parti domine, vantera selon Fox News les réussites économiques de ses premières semaines à la Maison Blanche, semaines presque suffocantes à force d’annonces spectaculaires. Il évoquera aussi, selon un article du site internet de la chaîne préférée de la nouvelle administration, ses projets pour la «paix dans le monde». Le républicain entend dominer la pyramide du pouvoir, sans trop se soucier des contrepoids installés par la Constitution sous la forme du Parlement et des tribunaux.
Mise en garde contre le basculement vers un régime «autoritaire concurrentiel»
Il a multiplié les décrets, dont certains ont été attaqués en justice au motif justement qu’il outre-passerait ses prérogatives, et a donné carte blanche à Elon Musk pour tailler dans le budget, pourtant chasse gardée du pouvoir législatif. Le patron de Tesla et SpaceX, propriétaire de X, a selon la presse été invité à assister au discours ce mardi soir. Le président américain s’est rapproché à grande vitesse du Kremlin, tout en multipliant les attaques contre les alliés des Etats-Unis. Ses propos sur l’Ukraine seront très attendus après une extraordinaire confrontation publique avec Volodymyr Zelensky ce vendredi et alors que Washington vient de suspendre son aide militaire à l’Ukraine.
Dans un article pour la revue Foreign Affairs, les politologues Steven Levitsky (Harvard) et Lucan Way (université de Toronto) mettent en garde contre le basculement vers un régime «autoritaire concurrentiel». «L’effondrement de la démocratie aux Etats-Unis ne donnera pas naissance à une dictature classique dans laquelle les élections sont une mascarade et les opposants sont emprisonnés, expulsés ou tués», analysent-ils, mais à un système dans lequel les partis s’affrontent lors d’élections biaisées, parce que le camp au pouvoir aura manipulé les règles et le débat politique en sa faveur.
Source : lefigaro.fr