Techonologie

Smartphones : Londres lance deux enquêtes sur les écosystèmes de Google et Apple

Ces enquêtes bien distinctes évalueront «la position de ces entreprises dans leurs “écosystèmes mobiles” respectifs», a annoncé le régulateur.

L’autorité britannique de la concurrence a annoncé jeudi l’ouverture de deux enquêtes distinctes sur les écosystèmes d’Apple et Google sur smartphones et tablettes, faisant monter la pression sur les géants américains de la «tech», que Donald Trump a promis de défendre. Ces investigations évalueront «la position de ces entreprises dans leurs “écosystèmes mobiles” respectifs, qui comprennent les systèmes d’exploitation, les magasins d’applications et les navigateurs», a annoncé le régulateur, la CMA, dans un communiqué. Cette procédure pourrait déboucher sur la désignation des deux groupes comme «sociétés stratégiques sur le marché», ce qui pourrait se traduire des exigences particulières en vertu d’un nouveau régime de concurrence sur le numérique entré en vigueur le 1er janvier.

Le nouveau régime britannique est similaire au Règlement sur les marchés numériques («Digital Markets Act», DMA) entré en vigueur l’an dernier dans l’Union européenne, que doivent respecter une poignée de géants des technologies dont Apple, Google et Meta, et qui entend mettre un terme à leurs abus de position dominante. «La quasi-totalité des appareils mobiles vendus au Royaume-Uni sont pré-installés avec iOS (le système d’exploitation d’Apple) ou Android (celui de Google) et les boutiques d’applications et les navigateurs d’Apple et de Google occupent des positions exclusives ou de premier plan sur leurs plateformes», relève la CMA jeudi.

Décision d’ici fin octobre

Le régulateur pourrait par exemple imposer aux géants américains de laisser d’autres applications accéder à des «fonctionnalités clés (…) pour fonctionner» sur des appareils mobiles. Il pourrait aussi leur demander d’autoriser l’accès à des applications ou fonctionnalités de paiement en dehors de leurs plateformes respectives. La CMA doit rendre sa décision le 22 octobre. «L’ouverture d’Android a contribué à élargir le choix, à réduire les prix et à démocratiser l’accès aux smartphones et aux applications», a réagi Google dans une déclaration.

Apple a de son côté affirmé être «confronté à la concurrence dans tous les segments et sur tous les territoires» où il est présent, assurant que l’entreprise «continuera à collaborer de manière constructive avec la CMA». Le régulateur avait déjà ouvert la semaine dernière une autre enquête sur «la position de Google» sur le marché des moteurs de recherche «et son impact sur les consommateurs et les entreprises». Une décision est attendue le 13 octobre. Le secteur de la «tech» est porté par le retour à la présidence des États-Unis de Donald Trump, dont les promesses de dérégulation pourraient engendrer un bras de fer avec des autorités sur le continent européen, jugées trop rigides.

Alors que la CMA a eu plusieurs fois maille à partir ces dernières années avec les géants américains du secteur, le gouvernement britannique marche sur un fil: il a annoncé mercredi la nomination d’un ancien patron d’Amazon à la présidence par intérim du régulateur. «Il s’agit d’envoyer un message» pour affirmer que le Royaume-Uni «est ouvert aux investissements et que nous travaillons avec des partenaires du monde entier pour (les) encourager», a assuré le gouvernement.

Source : lefigaro.fr