Economie

Automobile : Le Maroc 1er exportateur vers l’UE en 2023 pour 160 MMDH

Depuis le début de l’année 2023, le Maroc s’affirme comme le plus grand exportateur de voitures vers l’Union européenne, dépassant des géants de l’industrie automobile comme la Chine et le Japon. Ce tournant remarquable est mis en lumière par un rapport de la plateforme Automotive Logistics, qui prédit une expansion continue du commerce marocain avec l’Europe, tant que le pays maintient cette trajectoire dynamique.

D’après les données fournies par Automotive Logistics, spécialisée dans les actualités et analyses de l’industrie automobile et de ses chaînes d’approvisionnement, les exportations marocaines de voitures vers l’Union européenne ont connu une hausse spectaculaire, atteignant plus de 160 milliards de dirhams (soit 15,1 milliards d’euros) en 2023. Une telle performance traduit une croissance d’environ 30 % par rapport à l’année précédente, selon l’Office des changes marocain, l’entité responsable du commerce extérieur du pays. En tout, 536.000 voitures ont été livrées cette année.

L’Espagne se positionne en tête des marchés pour les ventes marocaines, suivie de près par la France, la Turquie, l’Allemagne et l’Italie. Les prévisions pour 2024 sont tout aussi prometteuses : le rapport indique que le Maroc est en passe de surpasser l’Afrique du Sud pour devenir le principal fabricant de véhicules finis en Afrique.

Publiée le jeudi 31 octobre 2024, cette étude souligne que le succès croissant de l’industrie automobile marocaine est intimement lié à la proximité géographique du Royaume avec l’Espagne, qui agit comme une porte d’entrée naturelle vers le marché européen. Les ports modernes et l’amélioration continue des infrastructures jouent un rôle crucial en facilitant un accès rapide et efficace aux grands marchés européens, réduisant ainsi les délais de livraison et optimisant les coûts logistiques.

Il est noté que le Maroc exporte environ 80 % des 700.000 véhicules finis produits localement vers l’Union européenne. Tandis que les ventes sur le marché local demeurent autour de 150.000 unités par an, des prévisions stables sont attendues pour les prochaines années selon les orientations du gouvernement. En revanche, une ambition claire se dessine : augmenter la production de véhicules finis à un million d’unités d’ici 2025.

Le rapport met également en lumière le port de Tanger Med, qui constitue le principal point de transit pour les exportations de véhicules vers l’Europe. Ce port est déjà équipé pour gérer l’augmentation des flux commerciaux, avec une capacité d’accueil d’environ un million de véhicules neufs par an. La division de la station de transport de véhicules finis au port est structurée autour de deux terminaux : celui de Renault et un terminal multi-usages. Ensemble, ces installations ont traité environ 600 000 véhicules en 2023, représentant une augmentation de 21 % par rapport à 2022, selon l’Autorité du port de Tanger Med.

Parmi ces exportations, 341.000 véhicules provenaient des usines Renault à Melloussa (Tanger) et Somaca (Casablanca), tandis que 176.000 véhicules étaient expédiés de l’usine Stellantis à Kénitra. Andréa Maria Serbu, directrice des relations externes à l’Association des services logistiques européens pour les véhicules (ECG), a souligné que les flux commerciaux entre le Maroc et l’Europe existent depuis longtemps, avec Stellantis et Renault produisant un volume conséquent de voitures pour le marché européen.

Tayeb Dahalal, directeur opérationnel du groupe Austex, une entreprise marocaine spécialisée dans les services logistiques automobiles, a commenté : « La proximité géographique du Maroc avec l’Europe facilite naturellement le commerce. Toutefois, d’autres éléments stratégiques sont également cruciaux, comme la stabilité politique du pays et les incitations attractives pour les multinationales souhaitant s’implanter au Maroc. De plus, la disponibilité d’une main-d’œuvre à coût modéré constitue un atout majeur pour attirer les investissements étrangers et faire du Royaume un centre névralgique de l’industrie automobile« .

Dahalal a décrit la situation actuelle dans le secteur des services logistiques automobiles comme « tendue et exigeante« , ajoutant : « Nous nous sommes imposés comme des experts dans la gestion de la pression résultant du respect de délais serrés, tout en garantissant une livraison sécurisée et efficace des véhicules à travers des chaînes logistiques complexes« .

Source : fr.hespress.com