L’intelligence artificielle fait des émules chez les TPE-PME
Les grands industriels ne sont pas les seuls à s’emparer de l’intelligence artificielle. Les TPE et PME prennent également le sujet au sérieux. Un sondage de la CPME met en lumière une adoption par plus de la moitié de ces chefs d’entreprise.
L’intelligence artificielle infuse dans tous les secteurs, à une vitesse de croisière pour certains, en quatrième vitesse pour d’autres. Et quelle que soit la taille des entreprises. Car si l’adoption de cette technologie par des pontes comme Air Liquide, ArcelorMittal, AXA, BNP Paribas, CMA CGM, Danone, L’Oréal ou encore Renault fait les gros titres, les TPE et PME françaises ne sont pas en reste. Preuve en est avec le sondage réalisé par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) auprès de 1 612 dirigeants de TPE-PME, entre le 20 juin et le 12 juillet dernier.
Portant sur l’IA et la cybersécurité, l’enquête s’attèle à dresser un état des lieux de l’adoption de ces thématiques par les entreprises. Le constat est contrasté : la CPME pointe du doigt une menace cyber toujours très prégnante pour les petites entreprises, mais une réelle prise en main de l’IA, preuve de leur appétence pour cette technologie.
L’IA, un levier d’innovation facilement actionné
Premier bon point de ce sondage : 53% des dirigeants interrogés affirment avoir utilisé au moins une fois des technologies d’IA (ChatGPT, Mistral AI, Dall-E, etc.) au sein de leur entreprise, et 11 % d’entre eux envisagent de le faire prochainement. En creusant davantage, les pratiques de ces utilisateurs sont variées : 78% ont employé l’IA pour la création de contenus, 22% pour l’analyse de données afin d’aider à la prise de décision, 20% pour l’automatisation des tâches administratives, et 17% pour la personnalisation des recommandations pour les clients.
Et les avantages de l’intégration de l’IA dans leur entreprise sont également multiples. Ainsi, 77% des dirigeants interrogés ayant déjà utilisé l’IA dans leur entreprise citent des gains de temps, 43% mettent en avant le développement de nouvelles pratiques, 33% une amélioration de la performance, et 17% une réduction des coûts. Au-delà de ces quatre points majeurs, ils sont 12% à constater une meilleure prise de décision et 11% une amélioration de la satisfaction client.
Cependant, force est de constater que 4 chefs d’entreprise sur 10 (41%) ont rencontré des difficultés dans l’utilisation de l’IA, principalement dans la compréhension de son fonctionnement. Un point qui pourrait servir de base pour renforcer les dispositifs de formation et de soutien à l’intégration de telles technologies.
La cybersécurité, un nuage qui n’est pas prêt de partir
Egalement interrogés sur la cybersécurité et ses enjeux, les dirigeants des TPE et PME indiquent rester sur le qui-vive. En effet, un quart des dirigeants interrogés (23%) ont subi au moins une cyberattaque au cours des douze derniers mois, avec un impact notable sur l’entreprise pour 6% d’entre eux. Les Jeux olympiques de Paris ne sont pas étrangers à cette montée en puissance, le risque de cyberattaques étant multiplié par « huit à dix » selon l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi).
Vincent Strubel, directeur général de l’Anssi, soulignait dans un entretien à Franceinfo : « Ce qu’on voit dans ce panorama, c’est en particulier des PME qui se font attaquer, des collectivités, des établissements de santé… Mais aussi des associations, qui ne peuvent pas forcément payer une rançon ». Ainsi, en 2023, 34% des victimes de ransomwares étaient des TPE, PME ou ETI (40% en 2022), 24% des collectivités territoriales (23% en 2022) et 10% des « entreprises stratégiques » (6% en 2022). Les chefs d’entreprise sont toutefois sur le pont, prêts à répondre à la menace : 95% des répondants ont mis en place au moins un dispositif de sécurité, les solutions les plus courantes étant les mots de passe (79%), suivis par les sauvegardes (78%), les antivirus (76%), et les pare-feux (66%).
Notons par ailleurs que la réglementation européenne (NIS 2) visant à renforcer le niveau de cybersécurité des entreprises, doit être transposée en droit interne d’ici le 14 octobre 2024. Seul hic : seulement 11% des dirigeants en ont entendu parler. Ce chiffre monte à 22% pour les entreprises de 50 salariés ou plus, davantage concernées par les obligations de cette directive. La sensibilisation et l’information doivent donc être renforcées, aussi bien du point de vue de la cybersécurité que de l’IA.
Source : usine-digitale.fr