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Présidentielle américaine 2024 : Trump déclaré inéligible dans le Maine

Après le Colorado, l’État du Maine a annoncé que l’ancien président ne figurerait pas sur les bulletins de la primaire républicaine, en lien avec l’assaut du Capitole en 2021.

L’État américain du Maine a annoncé jeudi 28 décembre que Donald Trump ne figurerait pas sur les bulletins de la primaire républicaine en vue de la présidentielle de 2024, une semaine après une décision similaire dans le Colorado, en lien avec l’assaut du Capitole en 2021. « Il n’est pas apte à la fonction de président » au titre du 14e amendement de la Constitution, qui exclut de toute responsabilité publique les personnes s’étant livrées à des actes d’« insurrection », a déclaré dans un document officiel la secrétaire démocrate de l’État du Maine Shenna Bellows, chargée de l’organisation des élections.

« Je n’arrive pas à cette conclusion à la légère », a-t-elle confié dans ce document, estimant que l’assaut du Capitole, siège du Congrès américain, a été commis « sur ordre, en toute connaissance et avec le soutien du président sortant ». La décision sera « suspendue » en cas de contestation judiciaire, a-t-elle précisé.

Une décision prise par « une gauchiste radicale »

La décision du Maine sera bien contestée en justice par Donald Trump, a annoncé son porte-parole de campagne, et pourrait faire l’objet d’un recours final devant la Cour suprême des États-Unis. Donald Trump a rapidement condamné une décision prise selon lui par « une gauchiste radicale », « ardente partisane » de Joe Biden. « Nous assistons en direct à une tentative de vol d’une élection et à la privation du droit de vote de l’électeur américain », a dénoncé le républicain par le biais de son équipe de campagne. Le milliardaire républicain avait remporté en 2020 l’un des grands électeurs (chargés d’élire le président et le vice-président américain) du Maine, et la décision de Shenna Bellows, si elle est effectivement appliquée, serait donc porteuse de lourdes conséquences en cas de présidentielle serrée.

Le 6 janvier 2021, des centaines de partisans de Donald Trump avaient violemment pris d’assaut le Capitole, sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d’y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden. Donald Trump et ses plus fervents partisans contestent toujours, sans preuve, les résultats de l’élection de 2020. L’ex-président a été inculpé le 1er août au niveau fédéral puis le 14 août par l’État de Géorgie, accusé d’avoir cherché à obtenir l’inversion des résultats de l’élection de 2020.

Plusieurs procédures dans divers États

Plusieurs procédures ont été lancées dans divers États du pays pour barrer la route au grand favori des primaires républicaines. Si le Michigan et le Minnesota les ont rejetées, la cour suprême du Colorado a, elle, été la première, la semaine dernière, à déclarer Donald Trump inéligible en raison de ses agissements lors de l’assaut du Capitole. Les décisions du Maine comme du Colorado ne portent à ce stade que sur les primaires républicaines tenues dans leurs deux États et prévues le 5 mars parmi une quinzaine d’États, lors du « Super Tuesday ».

Les juges du Colorado avaient dit être « conscients d’avancer en terre inconnue », dans leur décision enjoignant aux autorités électorales de cet État de l’Ouest de retirer le nom de Donald Trump des bulletins pour les primaires républicaines en 2024. Joe Biden avait réagi à cette décision en jugeant que Donald Trump avait « assurément soutenu une insurrection ». « Il n’y a aucun doute là-dessus, aucun », avait-il déclaré. Mais tant que la Cour suprême ne se sera pas prononcé, les bulletins devront encore inclure le nom de l’ex-président Trump dans le Colorado comme dans le Maine.

« Cela ouvre la boîte de Pandore »

« Les électeurs du Maine devraient pouvoir décider de qui gagne l’élection, pas la secrétaire d’État », a fustigé Susan Collins, la sénatrice républicaine du Maine, dans un post sur X (ex-Twitter), appelant à « annuler » cette décision. Comme elle, de nombreux élus républicains ont condamné cette nouvelle décision d’inéligibilité. « Les démocrates aiment tellement la “démocratie” qu’ils sont prêts à tout faire pour empêcher les électeurs de voter contre leur opposant », a ainsi accusé le sénateur texan Ted Cruz.

« Cela ouvre la boîte de Pandore. Un secrétaire d’État républicain pourrait-il disqualifier Biden pour l’élection ? Car il a laissé 8 millions de personnes entrer illégalement », a également abondé sur X le gouverneur de Floride Ron DeSantis et rival de Trump pour la primaire républicaine, évoquant la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Source : lepoint.fr