Techonologie

En Chine, des anciens d’Arm lancent une start-up potentiellement concurrente

Baptisée Borui Jingxin, cette start-up a été lancée dans le plus grand secret il y a deux ans et demi. Elle assure ne pas vouloir directement concurrencer le groupe britannique.

La situation complexe d’Arm holdings en Chine pourrait encore se compliquer. Selon l’agence Bloomberg, trois anciens dirigeants de sa filiale chinoise ont lancé leur propre start-up spécialisée dans la conception de semi-conducteur, avec le soutien financier des autorités locales.

Baptisée Borui Jingxin, l’entreprise a officiellement été créée il y a deux ans et demi, sans jamais avoir fait parler d’elle depuis. Elle regroupe l’ancien directeur de la R&D d’Arm China, un ancien responsable commercial et un ancien dirigeant chargé des relations avec les autorités. En février, deux entreprises liées au gouvernement de Shenzhen sont entrées dans son capital, injectant un peu plus d’un milliard d’euros.

Recrutement d’ingénieurs d’Arm

Interrogée par Bloomberg, cette mystérieuse start-up assure ne pas vouloir concurrencer Arm, dont l’architecture ARM est devenue quasiment monopolistique sur le marché des smartphones et tablettes, et commence aussi à gagner du terrain dans les centres de données. Borui Jingxin souligne qu’elle utilise, elle aussi, cette architecture pour concevoir des puces, notamment pour le marché du cloud computing. Mais certains observateurs se demandent si ses ambitions ne sont pas bien plus grandes.

En attendant, la société recrute des ingénieurs, notamment des anciens d’Arm China, licenciés en février dans le cadre d’un plan social touchant une centaine de postes. Elle cherche aussi des financements supplémentaires, explique Bloomberg, souhaitant profiter de la volonté de Pékin de doper son industrie des semi-conducteurs face aux sanctions imposées l’an passé par les Etats-Unis.

Pour Arm, la création de Borui Jingxin pourrait ainsi être une péripétie supplémentaire dans le pays. En 2016, le groupe britannique, détenu par le conglomérat japonais Softbank, avait dû céder le contrôle de sa filiale chinoise à des acteurs locaux. Quatre ans plus tard, un conflit a éclaté avec le patron d’Arm China, mis à la porte mais qui a refusé de partir pendant deux ans. Plus recémment, Arm doit avoir affronter la concurrence de l’architecture RISC-V, sur laquelle parie la Chine.

Source : usine-digitale.fr