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Le stade Bollaert de Lens retrouve la Ligue des champions après vingt et un ans d’absence

Les Sang et Or affrontent Arsenal, mardi à 21 heures, pour leur premier match à domicile de cette campagne européenne. Mieux en Ligue 1, les Artésiens espèrent rivaliser avec le club anglais, favori du groupe B.

Cela fait vingt et un ans que les supporteurs du RC Lens attendaient ça : un match de Ligue des champions dans leur antre, le stade Bollaert-Delelis. Mardi 3 octobre, à 21 heures, les Sang et Or accueilleront Arsenal pour leur deuxième rencontre de la phase de poules de la plus prestigieuse des coupes européennes. « Ce moment va être plaisant. On éprouve beaucoup de fierté d’avoir ramené ce club à ce niveau », racontait l’attaquant Florian Sotoca en conférence de presse à la veille du rendez-vous.

Après un match nul encourageant à Séville (1-1) et un net redressement en Ligue 1, les Artésiens veulent confirmer face aux Londoniens, grands favoris du groupe B. D’autant que les Gunners ne manqueront pas de rappeler de bons souvenirs aux Sang et Or. En 1998, deux mois avant le sacre mondial des Bleus, le RC Lens s’offre son premier – et unique – titre de champion de France, qui lui ouvre les portes de la prochaine Ligue des champions.

A cette époque, Tony Vairelles arbore une coupe mulet plutôt rock’n’roll ; celle du milieu de terrain Michaël Debève lui donne plutôt des airs de figurine Playmobil. Au-delà de leurs fantaisies capillaires, les deux hommes partagent un autre point commun : ils ont marqué face au mythique club anglais lors de cette campagne continentale de 1998-1999 (1-1 au match aller en France, le 16 septembre 1998 ; victoire 1-0 en Angleterre le 25 novembre).

Les Lensois terminent finalement deuxièmes de leur groupe, derrière le Dynamo Kiev du grand Andreï Chevtchenko. L’équipe est éliminée à une époque où seuls les premiers des six groupes, ainsi que deux meilleurs deuxièmes sur six, se qualifient directement pour les quarts. « C’est notre épopée européenne (…), Wembley, Arsène Wenger, de grands joueurs français champions du monde, Londres, les supporteurs », se souvient Michaël Debève, interrogé par La Voix du Nord, qui se réjouit du retour de son ancienne formation au plus haut niveau européen : « Lens est un grand club, un club à part dans le foot français, il mérite d’être dans la lumière. » Lors de leur deuxième Ligue des champions en 2002-2003, les Lensois s’étaient classés 3e d’un groupe ultra-relevé derrière l’AC Milan et La Corogne, mais devant le Bayern Munich.

Six ans d’absence pour Arsenal

Les Français ne sont pas les seuls à renouer avec la prestigieuse compétition. Leurs adversaires du soir n’y avaient plus posé un crampon depuis la saison 2016-2017 ; autant dire une éternité pour un club de ce standing. Et les hommes de Mikel Arteta, l’entraîneur d’Arsenal, ont soigné leur rentrée, avec une victoire écrasante sur le PSV Eindhoven (4-0). Dauphins de Manchester City en Premier League la saison dernière, les Gunners sont de nouveau bien partis en championnat : ce week-end contre Bournemouth (4-0), ils ont signé leur cinquième victoire en sept matchs et occupent la deuxième place du classement à égalité avec Tottenham, à un point des tenants du titre mancuniens.

Les Londoniens demeurent surtout la seule équipe invaincue outre-Manche, et ils s’affichent particulièrement à l’aise à l’extérieur, avec trois victoires loin de leur enceinte, l’Emirates Stadium, et aucun but encaissé. Mais Mikel Arteta ne débarque pas la fleur au fusil dans le nord de la France : « Ce sera un match très difficile à l’extérieur [contre Lens] », a reconnu le technicien espagnol.

D’autant que, après un début d’exercice compliqué – quatre défaites et un match nul –, les Sang et Or ont retrouvé des couleurs. Vainqueurs contre Toulouse et Strasbourg en Ligue 1, les troupes de Franck Haise ont surtout prouvé en Andalousie, le 20 septembre, qu’elles avaient les moyens de faire jeu égal avec le gratin continental… Et à l’extérieur !

Les Artésiens peuvent aussi se réjouir d’avoir – enfin – vu leur nouvel attaquant Elye Wahi, 20 ans, arrivé cet été de Montpellier pour 30 millions d’euros, ouvrir son compteur de but, le 29 septembre, face à Strasbourg. « Avec les joueurs de qualité, il faut être exigeant. Il sait qu’il a fait une chose très importante – marquer ce but qui nous donne la victoire –, mais je sais aussi qu’il y a d’autres choses sur lesquelles il doit être plus performant », insistait Franck Haise après la rencontre.

Ce jour-là, le coach s’était réjoui de retrouver « une équipe qui ressemble plus à celle qu’elle doit être » : « Je ne sais pas si on est de retour. En tout cas (…), il y a des choses beaucoup plus cohérentes sur la durée. » Cela sera-t-il suffisant face à Arsenal ? « Evidemment que c’est un grand défi », a reconnu l’entraîneur lensois, en conférence de presse d’avant-match. « Ce qui est certain, c’est que ces matchs-là, on va les jouer pour les gagner. »

Source : Lemonde.fr