Rebel Spirit, artiste plasticien iconoclaste, investit pour la première fois la galerie d’art L’Atelier 21 à Casablanca, du 13 juin au 15 juillet 2023, pour un solo show intitulé «Autour du Grand Prix automobile du Maroc».
De son début de carrière dans l’univers du Street art, l’artiste plasticien Mohammed Amine El Bellaoui a gardé le patronyme avec lequel il signait alors ses graffitis, et avec lequel il a accédé à une notoriété certaine: Rebel Spirit. Et s’il y a une chose contre laquelle il manifeste se rébellion par toiles interposées, c’est bien l’empire du contemporain et du suivisme de ceux qui surfent sur la vague de la mode.
Rebel Spirit est en effet très attaché à une féerie populaire, enracinée dans la ville de Casablanca et appartenant au passé proche. L’insouciance d’antan, l’imagerie du 21ème siècle et les marqueurs culturels de naguère l’intéressent tout particulièrement. Et pour sacrifier à la formule consacrée, l’univers de cet artiste se compose d’ingrédients que l’on qualifierait aujourd’hui de «vintage».
Comme la décrit Olivier Rachet, l’auteur du texte du catalogue d’exposition, la peinture de Rebel Spirit est d’essence exclusivement narrative : «S’y racontent pêle-mêle des virées nocturnes, des voyages convoquant le genre cinématographique du road movie, des courses-poursuites menées tambour battant par des jeunes filles dans le vent, mais aussi des moments de pose plus alanguis qui doivent toute leur raison d’être aux impératifs d’apparition des réseaux sociaux».
«Tout un attirail vintage (disques vinyles, radiocassettes, lunettes de soleil en plastique…) convoque les albums photo des familles des années 80, dans lesquels chacun pouvait bomber le torse, arborer les tenues les plus clinquantes ou poser aux côtés d’une voiture avec une fierté de swagger», poursuit le professeur de lettres modernes et de cinéma audiovisuel.
Et de préciser : «Aux gens de ma génération -celle des années 70 et 80-, il paraîtra peut-être étrange de voir de jeunes dessinateurs, peintres ou photographes, être à la fois férus de Street art ou de culture urbaine, tout en ayant les yeux rivés vers les productions graphiques et les modes vestimentaires des sixties, des seventies et des eighties. Temps béni où les images n’étaient pas encore numérisées, où l’on ignorait ce qu’était leur dématérialisation».
Mohammed Amine El Bellaoui, alias Rebel Spirit, est né en 1989, à Casablanca, où il vit et travaille. Après avoir fait ses classes dans le graffiti, il étudie le graphisme à l’École des Beaux-Arts de Casablanca et choisit la bande dessinée comme domaine de recherche. Street artiste engagé et original, Rebel Spirit se distingue par des choix esthétiques et un univers qui attestent du caractère et du tempérament propices à une grande carrière dans les arts plastiques.